
Des experts en nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont plaidé hier à Alger pour l’adoption d’une "stratégie nationale" pour rattraper le retard enregistré en Algérie dans le domaine de la "production de contenu internet".
"La production du contenu internet, c’est-à-dire l’offre de services sur le réseau, est au cœur du secteur des nouvelles technologies de l’information", a indiqué M. Sidi-Mohamed Hamzaoui, président de l’Association des fournisseurs d’accès web (providers), lors d’un débat au Forum du journal El-Moudjahid.
Aujourd’hui en Algérie,"on ne peut, via internet, ni faire de réservation de vol, ni procéder à des opérations bancaires, encore moins suivre des cours à distance ou faire du commerce électronique. C’est le désert", a regretté M. Hamzaoui.
Cette situation "n’est pas due à un manque de compétences, mais peut-être parce qu’on ne mesure pas réellement que l’Algérie risque d’être coupée de la civilisation inter

Fin de non-recevoir des Etats-Unis :
Les Etats-Unis ont opposé une fin de non recevoir, eux qui contrôlent le trafic à 90%. On a bien constaté alors que la démocratisation auxquels ces pays aspirent ne pouvait se faire immédiatement. Tunis a permis cependant de remarquer l’émergence de la société civile dans la société de l’information, chez les professionnels, industriels, consommateurs, pour M. Mohamed Hamzaoui la société civile a son mot à dire. Il faut cependant qu’elle soit structurée pour bien cerner les

Un scénario qui existe en Algérie:
Ce scénario existe en Algérie, il se met doucement en place. Pour l’heure, ce qui existe a besoin d’être affiné, faire en sorte que pour le secteur des télécommunications, par exemple, l’ARTP aille plus loin que la délivrance des licences et autres autorisations. Nous avons besoin, affirme M. Hamzaoui, d’une régulation conséquente, qui se penche sur une politique des prix qui ne s’écarte pas des prix réels. Des propositions ont été faites par le mouvement associatif professionnel pour la restructuration d’Algérie Télécom dont on estime qu’elle exerce encore un certain monopole. L’ARTP a été saisie de cette doléance aussi. Pour l’orateur, Djawab doit être un provider qui s’aligne sur l’ensemble de la concurrence.

Education, santé, administration, les priorités:
Pour l’éducation, la santé, c’est normal, relève l’orateur, partager l’information, permettra à des éducateurs ou à des spécialistes de la santé d’intervenir du bout du monde pour aider à éduquer ou à soigner.
Pour la délivrance des actes administratifs, il n’est plus admissible en effet que l’on mette un temps, plus ou moins long, pour se faire délivrer des actes qui relèvent de la vie de tous les jours, et disponibles à travers Internet.
Transparence dans la production des informations, transparence dans la prise de décisions. C’est cela aussi la société de l’information. Il y a des pays qui ont évolué dans ce se ns, y compris des pays en voie de développement.
La loi comme premier chantier:

Pour M. Hamzaoui, le premier chantier est la loi et le règlement pour encadrer l’utilisation d’internet. Le débat est encore présent dans de nombreux pays sur la voie, la meilleure, pour concrétiser cet encadrement (droits d’auteur, etc.).
Pour l’orateur, l’existence des cyber-cafés et leur multiplication constitue un plus dans la construction de cette société de l’information à laquelle nous aspirons chez nous. Il s’agit aujourd’hui de réglementer et de contrôler l’usage de cet instrument qui a démocratisé l’usage de l’intérêt dans notre pays, obliger les cyber a f ermer à minuit est une hérésie. Pourquoi ne voir que ce qu’il y a de négatif, (cyber-criminalité), alors que le cyber-café est un élément de la démocratisation d’internet.

Réduire la fracture numérique à l’intérieur des pays:
Réduire la fracture numérique entre le Sud et le Nord, mais aussi à l’intérieur des pays du Sud, où certaines régions sont dépourvues de tout sur le plan de la santé, des télécommunications, etc.
A propos d’une question posée sur l’exposition, qui a eu lieu en marge du sommet, M. Younès Grar a parlé de l’organisation d’un concours destiné à récompenser le meilleur c ontenu en termes de production informatique des représentants de pays arabes, notamment Bahrein, Koweit, Egypte, les Emirats Arabes Unis ont présenté des projets. Pour M. Mohamed Hamzaoui, la question de l’internet est liée à l’existence du contenu, c’est de là qu’on peut ressentir qu’il y a progrès ou non, savoir s’il est possible de réserver un billet d’avion par internet, payer sa facture d’électricité, savoir si l’on réalise des opérations financières. Tout cela, tarde à voir le jour chez nous et pourtant les compétences existent. Le fait est qu’on ne mesure pas encore assez tout le bénéfice que l’on peut tirer de la mise en place de cette stratégie.
Aujourd’hui, nos voisins immédiats ont pris une bonne avance dans ce domaine. De nombreux autres pays émergents ont également avancé. La production de contenu est primordiale pour M. Hamzaoui, car il ne sert à rien de parler de disponibilité d’ordinateurs si l’on n’est pas en mesure de produire du contenu des logiciels.
1 million de PC:

L’existence d’un million de PC, n’est rien à côté d’une production de contenu dont l’expertise algérienne est capable. Pour attendre cet objectif, il y a de profondes réformes à poursuivre ou à entreprendre, notamment dans le domaine de la réforme de l’administration. Pour l’heure, la bureaucratie pénalise lourdement l’innovation, suggèrent les experts. Elle génère d’importants surcoûts qui réduisent les capacités de ceux qui veulent entreprendre. A propos de l’audiovisuel et du développement d’une technologie y afférente, suite à un e question posée dans le débat, M. Hamzaoui relève que la technologie applicable à l’audiovisuel, comme pour les nouvelles technologies de la communication, la technologie est là même.
Une production intellectuelle dite de contenu:

Il faut aussi une production intellectuelle à travers la fabrication de contenu notamment, la faculté de mettre à la disposition du citoyen l’ensemble des services qui lui facilitent l’accès en temps réel à l’information. L’avènement d’une société de l’information ne relève pas des seuls ingénieurs en informatique ou en télécoms, suggère M. Younès Grar, mais de l’ensemble des acteurs politiques, économiques, sociaux, juristes, administrateurs, hommes politiques, journalistes, mouvements associatifs. Pour permettre aux journaux d’insérer leur édition du jour dans internet, la seule intervention du technicien ou de l’ingénieur en informatique ou en télécommunication ne suffit pas, il faut le relais qui est indispensable, de l’homme de presse c’est aux journalistes en effet à adapter leur édition sur Internet.
Les cybercafés génèrent de 10 à 15.000 emplois:
A propos d’une question sur les cybercafés, il faut, rappellent les intervenants, que ces institutions servent de lieux d’apprentissage, de traitement de l’information et pas seulement qu’on s’en serve pour échanger des e-mails.
Il ne faut pas oublier, relève pour sa part, M. Younès Grar que ces cybercafés, sont de véritables petites entreprises et qu’elles génèrent des milliers d’emplois (10 à 15.000 emplois). L’intervenant y voit donc à travers cela une utilité sociale évidente à ce type d’entreprise à qui on doit donner une juste place dans la révolution de l’information vers laquelle on doit impérativement s’acheminer.
L’orateur plaide pour la mise en place d’une haute autorité, une institution qui soit reconnue pour son indépendance, pour que les mécanismes qui doivent favoriser l’émergence de la société de l’information puissent profiter à tous. C’est le rôle de l’Etat que de favoriser la mise en place d’une telle institution.
Tout cela c'étaient les nouvelles stratégies des TIC en Algérie pour rattraper le retard et avoir une civilisation d'internet et l'utilisation de ce moyen de mondialisations dans tous les domaines .
Source: El Abweb